Quelle que soit la durée du confinement, il prendra fin un jour. La question qui va alors se poser à chaque entreprise est la suivante : comment retrouver un niveau d’activité “normal”, comparable à celui d’avant la crise ? Et c’est bien le principal enjeu : il ne faudrait pas que les sociétés, déjà très affectées par l’arrêt quasi complet et prolongé de pans entiers de l’économie – phénomène inédit dans les dernières décennies, soient ensuite confrontées à une période de semi-activité trop longue.
En effet si pendant la période d’arrêt l’absence de chiffres d’affaires a pu être en partie compensée par l’effacement de certaines charges (achats de matières premières, prise en charge du chômage partiel…), ce ne sera plus le cas dès lors que les mesures de confinement seront levées: les entreprises supporteront alors à nouveau une grande partie de leurs charges. Mais qu’en sera t-il des revenus ? Au bout de combien de temps les ventes retrouveront-elles leur niveau d’avant crise ? Des semaines ? Des mois ? Une année ?
Une telle situation, si elle perdurait, pourrait aggraver encore une situation déjà très difficile, ne serait-ce qu’en termes de trésorerie. Des entreprises ayant réussi à traverser la crise, au prix d’efforts importants, pourraient voir leur visibilité menacée par un déficit d’activité trop prolongé. C’est un risque non négligeable, car la machine économique ne va pas se remettre à tourner immédiatement à plein régime.
C’est pourquoi il est crucial d’anticiper le redémarrage et de faire en sorte que cette période de montée en charge soit la plus courte possible. Facile à dire ! Un peu moins à réaliser, tant les sujets à traiter sont nombreux. Cela nécessite, entre autres,
- de réactiver les contacts avec tous les clients pour les informer des nouvelles capacités de livraison ou de fourniture de services,
- de prévenir le personnel de la date et des modalités de reprise (plannings, gestion des congés…), tout en ayant prévu les mesures de sécurité évitant une reprise de l’épidémie et l‘information des employés,
- de caler la reprise d’activité des partenaires et sous-traitants,
- de remettre en route les circuits d’approvisionnement et plus généralement toute la chaîne logistique,
- d’élaborer un plan de production adapté et d’en prévoir la montée en cadence,
- de redémarrer l’outil de production,
le tout en gérant les flux financiers afférents avec une trésorerie dégradée.
Bien entendu ces différents aspects doivent être traités en parallèle et en étroite coordination car ils sont interdépendants. Le soin apporté à cette préparation ainsi que le souci du détail conditionneront le rythme de montée en charge, et donc le délai de retour à une situation normale.
La tâche est immense, mais
elle capitale. Elle doit donc dès à présent concentrer l’essentiel des forces
disponibles.

